Malgré des avancées notables, le monde professionnel reste un terrain semé d’embûches pour les femmes accédant à des postes à responsabilités. Si les manifestations les plus flagrantes du sexisme se font plus rares, elles laissent place à des biais plus subtils mais tout aussi toxiques. Décryptage de ce mal qui ronge la confiance et l’autorité des femmes managers.
Le sexisme ordinaire, l’ennemi sans visage
Blagues douteuses, remarques condescendantes, interruptions répétées en réunion… Autant de petites piques à première vue anodines, mais qui disqualifient insidieusement les femmes dans leur rôle de cheffe. Sous couvert d’humour ou de bienveillance, ces comportements minent leur crédibilité :
- Le « mansplaining », quand un homme explique à une experte son propre sujet
- L’inattention ou l’ignorance face à leurs prises de parole
- Les commentaires sur leur apparence ou leur vie privée
Résultat : une perte d’énergie et de confiance en soi pour ces manageuses qui doivent sans cesse réaffirmer leur légitimité et leur autorité, au détriment de leurs missions.
Oser la critique : un exercice d’équilibriste pour les femmes
Recadrer un collaborateur, exprimer un désaccord, trancher un débat… Autant de situations délicates pour une manageuse. Si la critique fait partie intégrante du rôle de chef, elle reste souvent perçue comme incompatible avec les stéréotypes féminins. Les femmes se retrouvent face à un dilemme :
- Faire preuve de fermeté au risque de passer pour une « peau de vache »
- Adopter un ton plus conciliant et voir leur autorité remise en question
Trouver le bon équilibre relève du numéro d’acrobate, au risque de provoquer des levées de boucliers chez certains hommes réfractaires à un management féminin. Un effort d’adaptation que leurs homologues masculins n’ont pas à fournir.
Créer des liens pour asseoir son leadership
Pour contrer ces biais sexistes, parfois inconscients, et faire évoluer les mentalités, les expertes du management au féminin soulignent l’importance de la communication et du relationnel:
- Installer un climat de confiance avec ses équipes, en s’appuyant sur l’humour et la connivence
- Adopter un style de leadership collaboratif et empathique
- S’entourer de mentors et d’un réseau de pairs bienveillants
Même si la route est encore longue, les nouvelles générations laissent entrevoir des raisons d’espérer. Plus sensibilisés aux questions d’égalité, les jeunes actifs sont aussi plus réceptifs à un management féminin.
Pour accélérer le changement, il est urgent de dépasser les codes et modèles traditionnels, et de valoriser les compétences et les qualités humaines, au-delà des stéréotypes de genre. Le vrai leadership n’a pas de sexe!