Annoncer sa grossesse lors d’un entretien, mission impossible ? Et si au contraire, c’était l’occasion de tester la culture d’une entreprise et sa capacité à inclure tous les talents, quel que soit leur état ? À l’heure où la quête de sens et d’éthique guide les choix de carrière, miser sur la transparence peut se révéler payant, tant pour la candidate que pour l’employeur. Décryptage d’un tabou qui n’a pas lieu d’être, à travers l’histoire inspirante de Céline, recrutée enceinte de 3 mois.
Carrière et maternité : un dilemme encore trop présent
Premier constat : les ventres ronds restent une denrée rare dans le monde pro, a fortiori en phase de recrutement. Les raisons de cette quasi invisibilité sont connues :
- Peur d’être discriminées, voire écartées d’office par des recruteurs frileux
- Crainte de ne pas pouvoir suivre le rythme avec un nouveau-né et de décevoir
- Culpabilité de s’absenter quelques mois à peine arrivée, avec un sentiment de « dette » envers l’employeur
Résultat : de nombreuses femmes préfèrent taire leur grossesse, voire renoncer à postuler le temps de leur congé maternité. Un réflexe d’auto-censure qui en dit long sur la persistance des stéréotypes !
Jouer cartes sur table : un pari gagnant pour Céline
C’était sans compter le contre-exemple de Céline, 34 ans, qui a choisi la franchise en annonçant sa grossesse avant même d’être embauchée. Un « coming out » audacieux qui a fait mouche auprès de sa future manager Karen :
- « Où est le problème ? Ce n’est pas parce qu’une personne s’absente plusieurs mois que le monde s’arrête »
- Loin d’être un frein, cette transparence a convaincu de la motivation et de l’honnêteté de Céline
- Une façon aussi de tester les valeurs de l’entreprise et sa capacité à aménager le poste sereinement
Un pari osé mais payant, puisque Céline a pu écrire les premières pages d’une belle histoire pendant 5 mois, avant un départ en congé maternité en douceur, entre fête, liens WhatsApp et mi-temps aménagé au retour.
Les jeunes parents, des talents à chouchouter
Bien accueillie, la grossesse s’est avérée une formidable opportunité de montée en compétences pour Céline, épaulée tout du long par sa manager bienveillante :
- Un nouveau rapport au temps, entre efficacité et priorisation des tâches pour gérer le fameux « mental load »
- Plus d’empathie, de recul et de souplesse, des soft skills précieuses pour un management moderne
- L’occasion de construire sereinement sa nouvelle identité de working mum, sans culpabilité
Alors qu’on les imagine épuisés et peu investis, les jeunes parents font souvent d’excellents collaborateurs, portés par une motivation décuplée. Un vivier de talents à ne surtout pas négliger !
Maternité et travail, un enjeu collectif
Pour banaliser les grossesses en entreprise et casser les tabous à l’embauche, plusieurs leviers existent. Aux premiers rangs desquels le dialogue et la co-construction de solutions, pour adapter le poste aux besoins :
- Communiquer sans détour sur ses contraintes, pour trouver ensemble la meilleure organisation
- Ritualiser les étapes (fête de départ, lien pendant le congé, mi-temps aménagé…) pour une transition sereine
- Miser sur des offres d’emploi inclusives et bienveillantes, ouvertes à tous les profils et états de santé
Mais la responsabilité est aussi du côté des entreprises, qui gagneraient à systématiser l’anticipation de ces « passages de relais » dans leur stratégie RH. En normalisant la prise en compte des maternités, on évitera bien des non-dits et des fins de contrat prématurées !
Parce que la grossesse n’est pas une maladie, il est temps d’en finir avec la culture du secret et de la peur qui entoure les ventres ronds au bureau. En misant sur la confiance et la transparence, comme Céline et Karen, on se donne les moyens de concilier sereinement maternité et ambition. La promesse d’un monde du travail plus durable, où chacun pourra s’épanouir dans toutes ses dimensions. Une petite révolution qu’on ne peut que saluer, en cette journée de la Femme !