Vous prenez de l’Eliquis pour fluidifier votre sang et prévenir la formation de caillots ? Alors, vous vous demandez certainement quels aliments sont interdits avec ce traitement anticoagulant. En effet, certains nutriments peuvent interagir avec l’Eliquis et modifier son efficacité. Découvrons ensemble les précautions alimentaires à prendre lorsqu’on suit un traitement par Eliquis.
Eliquis : un anticoagulant oral direct
Avant tout, il est important de bien comprendre ce qu’est l’Eliquis et comment il agit dans l’organisme. L’Eliquis, dont la substance active est l’apixaban, appartient à la classe des anticoagulants oraux directs (AOD). Ces « nouveaux » anticoagulants sont appelés ainsi car ils agissent directement sur les facteurs de coagulation, contrairement aux anti-vitamines K (AVK) comme la warfarine.
L’Eliquis est principalement prescrit chez les personnes souffrant de fibrillation auriculaire non valvulaire. Cette pathologie se caractérise par un rythme cardiaque irrégulier et rapide. Le sang a alors tendance à stagner dans les oreillettes, ce qui favorise la formation de caillots. En prenant de l’Eliquis, on réduit ce risque thromboembolique et donc le danger d’AVC.
Cet anticoagulant s’utilise aussi en prévention et traitement des thromboses veineuses profondes (phlébites) et de l’embolie pulmonaire. Il peut être donné après certaines interventions chirurgicales pour limiter les risques de caillots sanguins.
L’Eliquis, se présentant sous forme de comprimés, est en général pris deux fois par jour, matin et soir. La dose standard est de 5 mg mais elle peut être réduite à 2,5 mg si nécessaire. Il est important de respecter les horaires de prise et de ne pas arrêter le traitement sans avis médical, même en cas d’effets secondaires.
Interactions entre Eliquis et aliments : quels sont les risques ?
Lorsqu’on prend de l’Eliquis, il faut être attentif à son alimentation. En effet, certains nutriments peuvent interférer avec l’action de ce médicament et perturber l’équilibre de la coagulation sanguine. Cela peut avoir deux conséquences :
- Une diminution de l’efficacité de l’Eliquis, et donc une moins bonne protection contre les caillots. On parle de « résistance » au traitement.
- Une augmentation de l’effet anticoagulant de l’Eliquis, ce qui majore le risque de saignement et d’hémorragie.
Alors, quels sont les aliments à éviter ou à limiter quand on prend de l’Eliquis ? Contrairement aux AVK comme la warfarine, l’apixaban n’interagit pas avec la vitamine K, présente en grande quantité dans les légumes verts. Vous pouvez donc continuer à consommer épinards, brocolis et autres choux sans souci.
En revanche, certains nutriments sont à surveiller :
- Le pamplemousse et son jus : ce fruit inhibe une enzyme (le CYP3A4) qui participe à l’élimination de l’Eliquis. En le consommant, on ralentit donc le métabolisme du médicament, qui risque de s’accumuler dans le sang.
- Le millepertuis : cette plante médicinale induit au contraire le CYP3A4 et accélère la dégradation de l’apixaban, ce qui réduit ses effets anticoagulants.
- L’alcool : la consommation d’alcool, surtout en grande quantité, peut potentialiser l’action de l’Eliquis et augmenter le risque hémorragique.
- Le réglisse : il contient une substance (l’acide glycyrrhizinique) qui bloque aussi le CYP3A4. Cela peut conduire à des surdosages en apixaban.
Il est donc recommandé de ne pas consommer ces aliments lorsqu’on prend de l’Eliquis. Si vous en mangez ou buvez de façon occasionnelle, parlez-en à votre médecin pour qu’il adapte éventuellement la posologie de votre traitement. N’arrêtez jamais brutalement votre anticoagulant, même si vous devez prendre un autre médicament ou produit naturel.
Autres conseils diététiques pour bien prendre l’Eliquis
Au-delà des aliments interdits avec l’Eliquis, il existe quelques règles simples à suivre pour optimiser votre traitement anticoagulant. En effet, l’alimentation joue un rôle important dans l’équilibre de la coagulation et la santé cardiovasculaire en général.
Voici donc quelques conseils pour adapter son régime alimentaire lorsqu’on prend de l’Eliquis :
- Adoptez une alimentation équilibrée et variée, riche en fruits et légumes, céréales complètes, poisson et bonnes graisses (oléagineux, huile d’olive).
- Limitez votre consommation de sel, qui favorise l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires. Préférez les herbes et épices pour assaisonner vos plats.
- Modérez votre consommation de caféine (café, thé, sodas), qui peut aussi interagir avec l’Eliquis. Ne dépassez pas 2 à 3 tasses par jour.
- Buvez suffisamment d’eau (au moins 1,5 L par jour) pour bien hydrater votre organisme et faciliter l’élimination du médicament.
- Evitez les régimes déséquilibrés ou restrictifs (jeûne, monodiètes) qui peuvent perturber l’absorption et l’action du traitement.
- Si vous devez perdre du poids, faites-le progressivement sous contrôle médical. Un amaigrissement trop rapide modifie la pharmacocinétique de l’Eliquis.
- Ne prenez pas de compléments alimentaires (vitamines, minéraux, plantes) sans en parler à votre médecin. Certains peuvent contenir des ingrédients contre-indiqués avec les AOD.
En cas de doute sur la compatibilité d’un aliment ou complément avec votre traitement, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou pharmacien. Il est important de les informer de tout changement dans vos habitudes alimentaires.
Que faire en cas d’oubli ou surdosage de l’Eliquis ?
La prise de l’Eliquis doit être la plus régulière possible pour maintenir un bon niveau d’anticoagulation. Il est préférable de le prendre systématiquement au même moment de la journée, par exemple au petit-déjeuner et au dîner. Vous pouvez utiliser un pilulier ou programmer une alarme sur votre téléphone pour ne pas oublier vos prises.
Mais que faire si vous avez oublié un comprimé d’Eliquis ? Tout dépend du temps écoulé depuis l’heure habituelle de prise :
- S’il reste plus de 6h avant la prochaine prise, avalez le comprimé oublié dès que possible puis prenez la dose suivante comme prévu.
- S’il reste moins de 6h, sautez la dose oubliée et prenez seulement la suivante comme d’habitude. Ne doublez jamais la dose pour « rattraper » un oubli.
Délai depuis l’oubli | Conduite à tenir |
---|---|
Plus de 6h | Prendre le comprimé oublié puis la dose suivante comme prévu |
Moins de 6h | Sauter le comprimé oublié et prendre la dose suivante comme prévu |
Si vous avez pris par erreur une double dose d’Eliquis, contactez rapidement votre médecin ou le centre antipoison. Un surdosage en anticoagulant expose à un risque accru d’hémorragie. Surveillez l’apparition de signes de saignement inhabituels (hématomes, saignements de nez, selles noires, etc.) et consultez en urgence si besoin.
N’ajustez jamais vous-même votre dose d’Eliquis, même si vous pensez avoir trop ou pas assez d’anticoagulation. Seul votre médecin peut adapter la posologie en fonction des résultats de vos bilans sanguins et de votre état clinique. Il est crucial de respecter la prescription médicale pour éviter tout accident hémorragique ou thromboembolique.
FAQ : Eliquis et aliments interdits
Peut-on boire de l’alcool quand on prend de l’Eliquis ?
Il est fortement recommandé de limiter sa consommation d’alcool lorsqu’on suit un traitement par Eliquis. L’alcool peut augmenter l’effet anticoagulant du médicament et donc le risque de saignement. Limitez-vous à 1 verre par jour et évitez les alcools forts.
Faut-il éviter de manger des légumes verts avec l’Eliquis ?
Non, contrairement aux anti-vitamines K (AVK), l’Eliquis n’interagit pas avec la vitamine K contenue dans les légumes verts. Vous pouvez donc continuer à consommer épinards, brocolis, choux, etc. sans risque de diminuer l’efficacité de votre traitement.
Peut-on prendre des compléments alimentaires en même temps que l’Eliquis ?
Il est préférable de ne pas prendre de compléments alimentaires (vitamines, minéraux, plantes) sans en parler d’abord à votre médecin. Certains peuvent contenir des ingrédients qui interfèrent avec l’action de l’Eliquis, comme le millepertuis. Demandez toujours un avis médical avant d’associer un complément à votre anticoagulant.
Que faire si on a consommé un aliment déconseillé avec l’Eliquis ?
Si vous avez mangé ou bu un aliment contre-indiqué de façon occasionnelle (par exemple un verre de jus de pamplemousse), pas de panique. Signalez-le simplement à votre médecin lors de votre prochaine consultation. En revanche, si cela devient récurrent, il sera peut-être nécessaire de réévaluer votre traitement.
Un régime alimentaire spécifique est-il nécessaire avec l’Eliquis ?
Il n’y a pas de régime particulier à suivre avec l’Eliquis, en dehors des quelques précautions citées ci-dessus. Le principal est d’avoir une alimentation équilibrée et variée, limitée en sel et en graisses saturées. Buvez suffisamment d’eau et évitez les excès d’alcool et de caféine. Votre médecin pourra vous donner des conseils plus personnalisés si besoin.
En conclusion, bien que l’Eliquis soit généralement bien toléré et présente peu d’interactions alimentaires, il reste important de connaître les nutriments à éviter ou à consommer avec modération. Le pamplemousse, le millepertuis, l’alcool et le réglisse font partie des substances à écarter pour ne pas perturber l’activité de cet anticoagulant. Adoptez plutôt une alimentation saine et équilibrée, et suivez les conseils de votre médecin pour une prise en charge optimale. Votre vigilance concernant les aliments interdits avec l’Eliquis vous aidera à prévenir efficacement le risque thromboembolique sans danger pour votre santé.
Interactions médicamenteuses avec l’Eliquis : autres précautions à prendre
Outre les aliments, certains médicaments peuvent aussi interagir avec l’Eliquis et modifier son effet anticoagulant. Il est donc essentiel d’informer votre médecin et votre pharmacien de tous les traitements que vous prenez, y compris en automédication. Cela inclut les médicaments sur ordonnance, les médicaments en vente libre, les compléments alimentaires et les produits à base de plantes.
Parmi les principales interactions médicamenteuses avec l’Eliquis, on peut citer :
- Les antiagrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel) et les AINS (ibuprofène, diclofénac), qui majorent le risque hémorragique.
- Les antifongiques azolés (kétoconazole, itraconazole), qui bloquent l’élimination de l’apixaban et exposent à un surdosage.
- Les antiépileptiques inducteurs enzymatiques (carbamazépine, phénytoïne), qui accélèrent le métabolisme de l’Eliquis et diminuent son efficacité.
- Les inhibiteurs de protéases du VIH (ritonavir, lopinavir), qui ralentissent aussi la dégradation de l’anticoagulant.
- Les antidépresseurs (ISRS, IRSNA), qui peuvent potentialiser l’effet anticoagulant par un autre mécanisme.
Cette liste n’est pas exhaustive et de nombreux autres médicaments sont susceptibles d’interagir avec l’Eliquis. Ne prenez donc jamais un nouveau traitement sans demander l’avis de votre médecin ou pharmacien. Ils pourront vérifier l’absence de contre-indication et adapter si besoin vos prises médicamenteuses.
De même, n’arrêtez pas brutalement votre traitement par Eliquis, même si vous devez prendre un autre médicament interagissant. Une interruption non contrôlée de l’anticoagulation vous expose à un risque accru d’événement thromboembolique. Seul votre médecin peut décider d’un arrêt temporaire ou définitif de l’Eliquis, en fonction de la balance bénéfice-risque.
Surveillance biologique et clinique sous Eliquis
Lorsqu’on prend de l’Eliquis au long cours, il est important d’être suivi régulièrement par son médecin pour s’assurer de la bonne efficacité et tolérance du traitement. Des examens biologiques et cliniques sont généralement réalisés à intervalles réguliers pour contrôler l’anticoagulation et dépister d’éventuels effets indésirables.
Sur le plan biologique, votre médecin vous prescrira des bilans sanguins pour mesurer :
- L’activité anti-Xa, qui reflète l’intensité de l’anticoagulation par l’apixaban. Ce dosage spécifique permet d’adapter la posologie de l’Eliquis si besoin.
- La numération formule sanguine (NFS), pour vérifier l’absence d’anémie ou de thrombopénie, qui peuvent être des signes de complication hémorragique.
- Le bilan rénal et hépatique, pour s’assurer du bon fonctionnement des organes éliminant l’Eliquis. En cas d’insuffisance sévère, il faudra ajuster la dose ou changer d’anticoagulant.
Sur le plan clinique, soyez attentif à l’apparition de signes évocateurs d’un surdosage ou d’un sous-dosage en Eliquis :
- Des saignements inhabituels (gingivorragies, épistaxis, hématomes, etc.) ou prolongés doivent vous alerter sur un excès d’anticoagulation.
- À l’inverse, des douleurs thoraciques, une gêne respiratoire ou des signes neurologiques brutaux peuvent traduire un événement thromboembolique par insuffisance de traitement.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter rapidement votre médecin en cas de symptôme anormal sous Eliquis. Il pourra vous examiner et faire pratiquer des examens complémentaires pour rechercher une complication hémorragique ou thrombotique. Une prise en charge précoce est essentielle pour limiter les conséquences de ces accidents potentiellement graves.
Enfin, pensez à toujours avoir sur vous votre carte de traitement anticoagulant, mentionnant le nom et la posologie de l’Eliquis. Montrez-la à tout professionnel de santé que vous consultez, qu’il s’agisse de votre médecin traitant, d’un spécialiste, d’un chirurgien-dentiste ou même du personnel soignant en cas d’hospitalisation. Cela permettra une meilleure coordination de vos soins en toute sécurité.
Eliquis et aliments interdits : en résumé
Le traitement par Eliquis est une anticoagulation efficace pour prévenir les événements thromboemboliques liés à la fibrillation auriculaire ou à d’autres situations à risque. Mais pour en tirer le meilleur bénéfice sans s’exposer à des complications, il est important de bien comprendre les quelques précautions alimentaires et médicamenteuses à respecter.
Concernant les aliments, retenez qu’il faut :
- Éviter de consommer du pamplemousse, du millepertuis, de l’alcool en excès ou du réglisse, qui interfèrent avec le métabolisme de l’apixaban.
- Adopter une alimentation équilibrée et variée, sans restriction particulière mais en limitant le sel et les graisses saturées.
- Boire suffisamment d’eau et limiter sa consommation de boissons excitantes (café, thé, soda).
- Demander un avis médical avant de prendre tout complément alimentaire ou remède naturel.
Pour ce qui est des médicaments associés :
- Informez systématiquement votre médecin et pharmacien de votre traitement anticoagulant par Eliquis.
- Ne prenez aucun autre médicament (y compris en automédication) sans vérifier l’absence d’interaction avec l’apixaban.
- Ne modifiez pas et n’arrêtez pas vous-même votre posologie d’Eliquis, et respectez bien les prises bi-quotidiennes.
Par ailleurs, n’oubliez pas d’être suivi régulièrement sur les plans clinique et biologique pour contrôler la tolérance et l’efficacité de votre traitement. Ayez toujours sur vous votre carte mentionnant la prise d’Eliquis et les coordonnées de votre médecin référent.
En appliquant ces recommandations simples au quotidien, vous pourrez profiter pleinement des bénéfices de l’Eliquis tout en réduisant les risques d’effets indésirables. Votre vigilance sur les aliments interdits avec ce traitement anticoagulant est un gage de sécurité et d’efficacité sur le long terme.
N’hésitez pas à dialoguer régulièrement avec votre médecin sur le suivi de votre traitement et vos éventuelles interrogations. Une bonne communication soignant-soigné est la clé d’une prise en charge optimale avec l’Eliquis comme avec tout traitement chronique.